"Tout ce que j'avais en tête, c'étaient The Wiggles [Ndlt : un groupe de musique pour enfants] !" Dido révèle les risques du syndrome de la page blanche après avoir donné naissance à son fils
Malgré une carrière qui s'est étendue sur 15 ans, et le fait d'être l'heureux artisan d'un best of, Dido révèle qu'elle a souffert du syndrome de la page blanche après avoir eu son premier enfant.
L'auteur et interprète britannique explique qu'après la naissance de Stanley, âgé de deux ans, tout ce qu'elle entendait en boucle dans sa tête, c'étaient des jingles pour enfants.
Dans un entretien exclusif avec le Daily Express Online, Dido explique que même son époux, Rohan Gavin, a commencé à douter de ce que l'avenir réservait à l'interprète de 'White Flag'.
A propos du temps écoulé entre ses troisième et quatrième albums, Dido, 41 ans, déclare : "On a toujours l'impression de faire de la musique, et puis, en un clin d'œil, quatre ans ont passé."
"Bien sûr, j'ai eu un enfant, et je faisais différentes choses, mais quand Stanley est arrivé, je n'ai pratiquement rien fait pendant un an. Je passais du temps avec lui."
"Je ne pouvais rien écrire, de toute façon. Tout ce que j'entendais dans ma tête, c'était le jingle de The Wiggles."
"Je me rappelle de mon mari me disant : 'Je ne vois pas comment tu pourrais écrire une nouvelle chanson à l'avenir.'"
"On chante des comptines toute la journée, et quand on s'assoit au piano, on ne peut pas s'en défaire."
Elle poursuit : "C'est bizarre, maintenant, de jongler entre la maternité et ma carrière. C'est comme garder un équilibre entre deux choses diamétralement opposées."
"Avant le festival de Reading [Dido a fait une apparition pendant le concert d'Eminem], comme je devais passer tard, j'ai passé une super journée avec Stanley, je lui ai fait à manger, on a joué, puis je suis montée en voiture et puis sur scène."
"C'est éprouvant, mais c'est ce qui est bien : tout à un sens maintenant."
"Des années auparavant, j'aurais pu faire le plus grand concert de ma vie, avec le public qui chante en chœur, et ç'aurait été la chose la plus incroyable au monde, mais on ne le ressent pas forcément."
"Mais avec Stanley à mes côtés, je le ressens. C'est difficile à expliquer sans avoir l'air idiot, mais il a changé ma manière de voir la vie."
"Les petits détails ont une très grande importance maintenant. Et ça me rend beaucoup plus efficace en ce qui concerne le temps."
"J'avais l'habitude de trainer, assise dans le studio, pendant des jours entiers, pour réfléchir à une idée, sans que ça me mène quelque part plus vite ou plus efficacement.
La lauréate d'un Brit Award ajoute : "Je lui ai montré la vidéo de Reading, et il ne se rend pas vraiment compte de ce qu'il se passe, il dit simplement : 'Maman chante !' Et, pour moi, ça donne tout son sens à la vie."
Une autre raison qui a forcé Dido à lutter pour coucher ses idées sur la papier est qu'elle était, en gros, trop étourdie de bonheur.
Elle révèle que son inspiration pour écrire requiert normalement une situation "conflictuelle", mais elle ne pouvait tout simplement pas ressentir ça après avoir eu son fils.
Dido explique : "Les paroles ne peuvent pas être simplement gaies, ou simplement tristes. Si elles n'étaient que tristes, ce serait tellement épouvantable."
"J'ai vraiment remarqué ça quand Stanley est arrivé, étant donné que mes sentiments pour lui ne sont absolument pas conflictuels. Je l'aime, tout simplement."
"C'est le sentiment le plus pur, mais on ne veut pas écrire sur ça, il n'y a aucune part sombre."
"Une chanson à besoin d'obscurité et de lumière, de solitude, et elle doit peut-être même posséder un sentiment de d'isolement."
"Mais on ne se sent plus jamais seul lorsqu'on a un enfant ; j'ai totalement reconsidéré ma manière d'écrire."
"Je peux parfois utiliser l'émotion de l'histoire d'une tierce personne, puisque je peux ressentir très profondément les choses que d'autres ressentent. Si j'aime quelqu'un, et que cette personne souffre, je le ressens."
Dido, dont le best of sort le 25 novembre, confesse qu'elle a été surprise lorsque Sony l'a approchée pour le disque.
Mais lorsqu'elle a commencé à le mettre en place, ainsi que les remixes, elle s'est beaucoup impliquée dans le processus.
Elle raconte : "J'ai fini par réunir tous ces souvenirs, des photos, des anciens passes, des paroles originales, de rangements que j'avais oubliés. C'est devenu un incroyable journal intime."
"Les chansons rappellent des souvenirs tellement nets et vrais, comparés à la version confuse et floue dont on croit se souvenir."
"Alors quand j'écoute [un titre], je me souviens précisément où je me trouvais et ce que j'éprouvais lorsque j'ai écrit une chanson. C'était une variation de sentiments très émouvants."
"C'est sans aucun doute une célébration de ces 15 dernières années. J'aime réécouter, je ne me dis jamais que j'aurais dû changer telle chose ou telle autre."
"J'étais sur la route, en tournée, pendant tellement longtemps, et on s'habitue à jouer des titres en live d'une certaine manière. De sorte que, lorsqu'on réécoute un titre, on avait oublié ce que donnait la version enregistrée, et j'adore ça."
Traduction de Dido France. Reproduction interdite.