Une demi-heure avec... Dido
La chanteuse et parolière raconte la naissance d'un bébé et d'un album, son saut dans la quarantaine, et ses courses en robe du soir...Les quatre années qui se sont écoulées depuis le dernier album de Dido ont marqué un tournant [dans sa vie] : elle s'est mariée, a eu un petit garçon, et est entrée dans la quarantaine. Elle a également été nominée aux Oscars en 2011 pour sa chanson 'If I Rise', utilisée dans le film de Danny Boyle, "127 heures", mais elle a aussi travaillé sur son quatrième album, Girl Who Got Away, prévu pour le mois prochain.
La superstar réticente de 41 ans, qui a vendu 29 millions d'albums, a débuté sa vie sous le nom de Florian Cloud de Bounevialle Armstrong, mais est connue depuis son enfance comme étant Dido. Elle a toujours évité la lumière des projecteurs, et elle a annoncé son mariage avec l'auteur Rohan Gavin par le biais d'une simple déclaration postée sur son site officiel, début 2011. Leur fils Stanley a vu le jour en juillet de cette même année, et la petite famille vit dans le nord de Londres.
Félicitations, à la fois pour votre bébé et pour votre album. Lequel a été le plus difficile à mettre au monde ?
J'ai eu beaucoup de chance avec les deux, merci. L'album a été très naturel à faire, en travaillant avec mon frère [le producteur de musique/parolier] Rollo [Armstrong], comme à l'accoutumée, et puis, en pleine production, je suis tombée enceinte. J'ai fini par en réaliser une majorité avant la naissance de Stan, pour avoir plus de temps à passer tranquillement avec lui.
Etait-ce différent d'enregistrer tout en étant enceinte ?
D'habitude, je suis seule dans la cabine d'enregistrement, au studio. C'était agréable d’avoir un petit camarade qui donnait des coups de pieds, ou qui dansait, ou qui essayait de sortir, je ne suis pas exactement sure [de ce qu'il faisait]. J'ai vraiment adoré qu'il soit là. J'ai pris une année sabbatique après sa naissance, et puis j'ai terminé l'album à la fin de l’année dernière.
Votre grossesse vous a empêché de chanter aux Oscars, il y a deux ans, parce que vous ne pouviez pas prendre l'avion...
Ca en valait la peine ! Mais j'ai toujours pensé qu'un jour, j'aimerais être nominée aux Oscars, parce qu'en fait, je n'ai jamais porté de robe longue.
Je ne me suis jamais mise sur mon 31 de toute ma vie, je n'ai jamais assisté à un événement qui le nécessitait, donc ça aurait été sympa.
Etait-ce dur de perdre les kilos pris pendant votre grossesse ?
Je n'y suis pas encore tout à fait parvenue. Ca a certainement été comme une lutte, parce qu'il faut se nourrir pour avoir de l'énergie, et j'ai mangé pour toute la Grande-Bretagne. J'avais tout le temps très faim.
Et la soi-disant perte de poids qui vient automatiquement lorsqu'on allaite est un mythe absolu. Je ne m'en suis pas tellement préoccupée, parce que notre attitude change et [on se focalise sur] comment être la meilleure mère possible.
Avez-vous écrit des chansons sur votre fils, Stanley ?
Je chante constamment pour lui, mais, non, si ce n'est des chansons stupides pour le faire rire. Je ne suis pas encore parvenue à mettre [ce que je ressens] dans une chanson, c'est un amour trop grand à cet instant. De plus, être mère implique qu'il est plus dur de trouver le temps de s'isoler et d'avoir des pensées profondes.
Les gens créatifs sont parfois peu portés sur les tâches ménagères...
Je trouve très difficile d'écrire lorsque je n'ai pas fait le ménage. C'est vraiment ennuyeux, j'aimerais pouvoir oublier que je dois vider le lave-vaisselle, mais je n'y arrive pas. En même temps, j'ai beaucoup d'idées lorsque je fais le ménage ou que je m'occupe d’une tâche quelconque. Et j'ai de la chance, j'ai réussi à rester discrète, et je peux faire mes courses tranquille. J'adore les supermarchés, quels qu'ils soient. Je suis tout excitée lorsque je vais à Waitrose [Ndlt : une chaîne de supermarchés britannique].
Etait-ce un événement, pour vous, d'avoir 40 ans ?
J'ai adoré avoir 40 ans, si ce n'est que je suis tombée d'un tapis roulant alors que j'essayais de garder la forme pour mon anniversaire, le jour de Noël. Ca m'a un peu refroidie. Plus d'un an après, j'ai toujours des marques sur mes jambes. On aurait vraiment dit du Laurel et Hardy, je pleurais et riais à la fois. J'ai marché sur le tapis roulant par erreur, oubliant qu'il était en marche, et j'ai fait un vol plané. C'était mon entrée dans la quarantaine.
Quelle est la suite pour vous ?
Il y a deux semaines, j'ai chanté en live [devant un public] pour la première fois depuis des années. C'était juste un petit showcase, et j'ai vraiment adoré. Après coup, je me suis dit : "Faisons-en plus. Etoffons le tout et faisons de vrais shows."
Apparemment, Adele a suivi une hypnothérapie pour conjurer sa peur de la scène...
Oh seigneur, la pauvre ! En fait, j'ai suivi une hypnothérapie pour ma phobie de la scène, il y a des années, et ça a totalement marché. Je suis toujours nerveuse, mais ça en était arrivé au point où ça interférait avec ma voix. Ma mère disait qu'à partir du moment où l'on n'est plus nerveux, on cesse de se sentir concerné, mais il y a une différence entre être nerveux et être complètement effondré.
Que pensez-vous d'Adele ?
Oh, elle est absolument incroyable, j'adore sa voix. Elle va être géniale aux Oscars, je suis impatiente [de la voir].
Serez-vous un peu nostalgique en les regardant ?
Ca aurait été très sympa [d'y être] il y a deux ans, mais avec un peu de chance, un jour, j'aurai l'occasion de porter une robe longue.
Peut-être devriez-vous en acheter une quand même ?
Vous avez raison. Vous savez quoi ? Je pourrai toujours la porter pour aller à Waitrose. Me mettre sur mon 31 et aller faire mes courses.
Traduction de Dido France. Reproduction interdite.
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