lundi 4 mars 2013

Le Parisien - 4 mars 2013

Dis donc, revoilà Dido

Après cinq ans d'absence et un bébé, l'Anglaise revient avec un quatrième album, qui sort aujourd'hui.

Une discothèque branchée et sombre, un café sélect et froid au cœur de Londres... Chaleureuse et simple en interview, avec son thé et le taboulé sous plastique qu'elle a acheté pour déjeuner, Dido est à l'exact opposé des lieux inaccessibles de sa ville natale, où elle dévoilait début février l'album marquant son retour, Girl Who Got Away, qui sort aujourd’hui.

Dido? Mais oui, souvenez-vous! Sous son surnom d'enfant, elle fut la première reine du disque du XXIe siècle, avec deux albums, No Angel et Life for Rent, vendus à 29 millions d’exemplaires au début des années 2000, et trois tubes planétaires, 'White Flag', 'Here With Me' et 'Thank You', que le rappeur Eminem avait contribué à populariser en l'utilisant dans sa chanson 'Stan'. Cinq ans après un troisième album en demi-teinte, cette maman de 41 ans revient avec sérénité et enthousiasme.

C'est vous, cette « Girl Who Got Away », la fille qui s’enfuit ?
DIDO. Tout le monde me le dit, c’est sûrement vrai (elle sourit). Mais, ces dernières années, j’étais bien là. Je n'ai jamais arrêté d'écrire des chansons. Pour des films, « Sex and the City 2 », le dernier Danny Boyle, « 127 Heures » (NDLR : qui lui a valu une nomination aux Oscars), mais aussi pour moi. J’aurais pu faire un double album, tant j'en avais...

En présentant sur scène vos nouvelles chansons, vous sembliez retrouver l’excitation des débuts... C'est vrai. J'ai le sentiment étonnant de repartir de zéro. J'ai écrit et enregistré ce disque sans aucune pression, exactement comme pour mon premier album. D'autant que j’ai retravaillé comme à l’époque avec mon frère Rollo (NDRL : chanteur du groupe electro Faithless).

Vous avez aussi enregistré enceinte ?
Mon fils a été mon premier public. Et j'ai adoré. C'était une impression fabuleuse d'avoir ce tout petit ami dans mon ventre. Pendant que j'enregistrais 'No Freedom', mon nouveau single, il donnait des coups de pied très forts. Et c'est marrant, aujourd'hui, quand il entend certaines chansons, il s'arrête de pleurer, il s'apaise.

Quel souvenir gardez-vous de votre immense succès ?
Le jour de la sortie de mon premier album, le 1er juin 1999, j'étais à New York et je suis allée au Virgin Megastore. Il y avait un homme qui l'écoutait en chantant et en dansant. Cela m'a fait un effet bœuf, quel plaisir de voir un inconnu si loin de chez moi apprécier ma musique ! Je n'oublierai jamais cet instant.

Vingt et un millions d'acheteurs l'ont imité...
Ce fut incroyable ! Pour moi, c'était déjà réaliser un rêve de faire un disque. Avec mon frère, on se disait que ce serait déjà pas mal d'en vendre quelques milliers. Et je me suis retrouvée à faire une tournée mondiale dans des grandes salles. La première année fut d’ailleurs difficile, car j'étais très timide... Quelle chance j'ai eue d’arriver à une époque où c'était encore possible ! Je sais très bien que je ne revendrai jamais des millions d'albums, mais ce n’est pas grave.

Cela ne vous inquiète pas ?
Non, cela me donne juste une responsabilité. Celle de faire attention à la qualité des chansons que je publie car, avec Internet, désormais, les auditeurs peuvent toutes les écouter aisément et piocher à leur guise. C'est finalement assez stimulant. Et j'espère encore surprendre.

Passerez-vous en France ? Vous n'y avez pas joué depuis juillet 2004 !
C'était aux arènes de Nîmes, le meilleur concert que j'aie jamais donné ! Je m'étais réveillée mangée par les piqures de moustiques, le visage plein de cloques, vous voyez le genre (rires). Et le soir, sur scène, c'était magique. Je vais tout faire pour que ma tournée passe chez vous. Vous avez été les premiers hors de mon pays à me donner ma chance. Et malheureusement j'ai dû annuler mes deux dernières dates au Zénith de Paris. J'étais si fatiguée, d'ailleurs c'est la seule fois de ma carrière que cela m'est arrivé. Je pense que j’ai une dette vis-à-vis des Français.

(Source)

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