Dido parle de son best of et du fait d'être libre de ses mouvements : entretien
Affranchie de son contrat avec sa maison de disques, elle regarder vers l'avenir
Suite à la sortie de son best of cette semaine, chez RCA, Dido en a officiellement fini avec son contrat et est libre de ses mouvements.
"Je suis comme un gosse surexcité, raconte l'auteur et interprète britannique à HitFix. J'ai tellement d'idées. Je peux faire ci, je peux faire ça. Je dois me calmer."
Nous reviendrons un peu plus tard sur ce qui attend Dido, mais d'abord, elle a passé quelques instants avec nous à revenir sur ses près de 15 ans de carrière, que couvre son best of : une compilation de tous ses singles, de son premier album, sorti en 1999, No Angel, à aujourd'hui. Parmi les titres, 'Here With Me', 'Thank You', 'White Flag', 'Life For Rent', et le titre d'Eminem, 'Stan', qui sample 'Thank You' et a aidé à propulser Dido sur le devant de la scène.
Elle a écouté l'album du début à la fin, pendant qu'elle dirigeait le projet. "C'était un journal de 15 ans, émouvant et fou, déroulé sur une heure, dit-elle. Quand on écrit une chanson, on sait clairement où l'on était et ce que l'on ressentait, bien plus qu'avec une photo. J'ai des souvenirs tellement nets."
Comme cela arrive souvent, les chansons prennent un autre sens et une autre forme alors que la vie progresse. 'Everything To Lose', qui apparaît à l'origine sur la bande originale de "Sex and the City 2", sorti en 2010, "est probablement plus pertinente aujourd'hui, révèle Dido. Lorsqu'on tombe finalement réellement amoureux, qu'on a un enfant, et qu'on a peur" de tout perdre.
En effet, la naissance de son fils, en 2011, a changé le prisme à travers lequel elle voit la vie. "Je suis plus émotive depuis que j'ai eu Stanley. Je n'ai jamais été du genre à pleurer facilement. Alors qu'aujourd'hui, je peux être au cinéma et me mettre à pleurer. J'ai pleuré au bout de 10 minutes devant 'Philomena' [Ndlt : un film datant de 2013, réalisé par Stephen Frears, avec Judi Dench et Steve Coogan, et qui raconte l'histoire d'un journaliste qui écrit sur une femme qui cherche son fils après qu'on le lui ait enlevé, bien des années auparavant]. Mon mari m'a dit : 'Est-ce que ça va ?' Donc toutes ces chansons, qui sont émouvantes, je les ressens de manière plus forte, grâce à Stanley. Ca libère quelque chose en vous."
La compilation inclut un nouveau titre, 'NYC'. Ecrite récemment, elle fait pourtant référence à une période, avant 1999, lorsque tout était encore possible pour elle, y compris l'échec. "Ca parle d'une autre époque, au tout début, lorsque je suis arrivée à New York, avec les paroles de mon frère qui tournait dans ma tête : 'Ca ne marchera probablement pas pour toi, mais bonne chance.'"
Même après tout son succès (elle a vendu plus de 30 millions d'albums dans le monde et a été nommée aux Oscars pour 'If I Rise', extraite du film "127 heures"), l'incertitude demeure. Et elle s'en accommode très bien. "Je ne suis toujours pas sûre de ce que me réserve l'avenir, dit-elle. Je serai toujours ainsi. Je suis plus à l'aise en ne sachant pas. Je recherche ces sentiments. Il y a la place pour de la magie."
Alors que se retrouver sans contrat avec une maison de disques déclencherait la peur chez certains, chez Dido, cela déclenche un sentiment de possibilité, où la musique dicte chaque décision. "On peut sortir de la musique, tout simplement. Pour moi, c'est extrêmement excitant, dit-elle. Parfois, [avec une maison de disques], j'ai l'impression qu'on crée quelque chose et qu'il faille attendre une éternité, que le jeu consiste à attendre longtemps. Maintenant, je peux travailler sur tel projet ou sur tel autre. C'est la créativité qui dicte [les règles]."
Elle reste évasive quant à son prochain projet, puisque son travail actuel la mène en ce moment dans deux "directions complètement différentes", et elle n'a pas encore choisi laquelle suivre. "Tout se résume à la musique, maintenant, et c'est le monde dans lequel je vis."
Traduction de Dido France. Reproduction interdite.