Dido revient sur son best of
Pendant la majorité de mon enfance, il était impossible d'échapper à la musique de Dido, que ce soit au cinéma, à la télévision, à la radio ou sous ma douche. Mais étant donné ses merveilleuses mélodies, sa maîtrise de l'écriture et sa voix ensorcelante, je n'arrive pas à comprendre pourquoi quelqu'un chercherait à fuir ses titres. Et à en juger d'après sa domination des charts, et son omniprésence pendant ces deux dernières décennies, il est clair que personne d'autre n'a pu trouver une raison de le faire.
Aujourd'hui, les chansons les plus populaires de Dido ont été réunies dans un best of. ETonline a récemment discuté avec l'interprète nominée aux Grammy et aux Oscars, à propos de l'expérience bizarre de compiler cette collection, de ses chansons préférées, et du moment le plus étrange de sa carrière.
ETonline : Quelle a été votre réaction lorsqu'on vous a demandé de compiler un best of ?
Dido : Pour être honnête, j'étais un peu surprise [rires]. J'étais en train de travailler sur un autre disque lorsque Sony a suggéré que je sorte un best of. En tant qu'artiste, ce n'est pas une chose à laquelle on pense : on pense plutôt à faire de nouvelles choses, à constamment avancer. Mais j'y ai réfléchi, et tout assembler a été une célébration très agréable de ces 15 dernières années. J'ai fini par tellement être impliquée que je suis allée fouiller dans mes archives pour en sortir mes vieux papiers de textes et de souvenirs, ce qui n'arrive pas souvent dans une carrière. J'ai voulu mettre mon cœur dans cet album, pour qu'il soit spécial pour les fans, avec beaucoup de choses nouvelles que personne n'a jamais vues auparavant. C'était surréaliste, mais très amusant.
ETonline : Avez-vous jamais eu le temps de revenir de manière approfondie sur votre carrière ?
Dido : Je ne m'étais jamais réellement arrêtée pour repenser à tout ce qui s'est passé, et je ne le ferai probablement jamais sérieusement. C'est étrange de prendre réellement conscience que l'on revient sur le passé. Mais en fait, c'est très exaltant. On est d'abord nostalgique, mais ensuite, ça m'a permis de me rappeler où j'ai commencé. J'ai réalisé que la plupart de mes fans, aujourd'hui, me suivent depuis le début, ce qui est super. Le plus fou, c'est que je n'avais pas prévu à quel point ça allait être émouvant pour moi. On n'oublie jamais le moment où l'on écrit une chanson, c'est un souvenir très net, donc je savais exactement où j'en étais [dans ma vie] et ce que je faisais lorsque j'ai écris chaque chanson. C'était comme remonter dans le temps.
ETonline : En rétrospective, quels sont les moments clés qui ont marqué votre carrière, d'après vous ?
Dido : S'il ne fallait s'en tenir qu'à un moment, je choisirai 'White Flag', 'Thank You' et 'Stan'. Je me souviens avoir entendu 'Here With Me' à la radio, et l'avoir entendue progresser, encore et encore, et puis l'équipe de "Roswell" a débarqué pour me demander s'ils pouvaient l'utiliser dans la série ; ce sont ceux-là, les moments clés. Mais le fait que 'Thank You' ait été choisie pour [le film] "Pile & face", et qu'Eminem ait pris contact avec moi, ce n'est pas quelque chose qu'on peut prévoir. Je crois qu'il y a une grande part de magie, qu'il y a une grande place pour la magie. Pour 'White Flag', je pense qu'elle est sortie au bon moment. J'en étais tellement contente. Même aujourd'hui, j'aime chanter 'White Flag'. Il y a toujours un excellent accueil [du public], et j'en suis tellement fière.
ETonline : Vous ne vous lassez vraiment pas de la chanter ?
Dido : On pourrait le croire, mais non ! Je suis de nature à vouloir faire plaisir, en général, donc j'aime rendre les fans heureux en interprétant les titres qu'ils veulent entendre. Il n'y a rien de pire à mes yeux que d'aller à un concert, d'attendre avec impatience sa chanson préférée, et qu'elle ne soit jamais jouée. On est dégoûté. J'adore me nourrir du public, et je ne vois pas l'intérêt si l'on ne pense pas aux fans. Tout le monde peut jouer de la musique sous son toit, mais on la rend publique pour interagir avec les fans. Et, en tant qu'artiste, on reçoit tellement des fans. Alors, lorsque je chante 'Thank You' ou 'White Flag', il y a un accueil tellement fort, qu'on ne peut pas battre ça.
ETonline : Vous avez connu la notoriété à une époque très différente de l'industrie musicale, pensez-vous que vous auriez tout autant réussi si vous aviez débuté de nos jours ?
Dido : Je crois que c'est à double tranchant. C'est incroyablement excitant, à notre époque, parce que, pour peu qu'on soit intelligent et téméraire, on peut réaliser des choses vraiment intéressantes, sans être enfermé dans une case ou rangé dans une catégorie. De ce point de vue là, c'est vraiment excitant. D'un autre côté, quelqu'un comme moi avait droit à beaucoup de temps et de patience de la part de la maison de disque : j'étais en tournée, pour promouvoir 'Here With Me', pendant un an et demi. Ca ne pourrait plus arriver de nos jours ! J'ai quasiment vendu moi-même le premier million [de disques], j'ai rencontré tous ceux qui ont acheté un exemplaire.
ETonline : Quels ont été les moments les plus surréalistes de votre carrière ?
Dido : Certains concerts, comme être à l'affiche du V Festival. C'était fou. Je me souviens avoir pensé : "Qu'est-ce que je fais ici ?!?" Mais, en fait, ce sont les petits moments qui se démarquent vraiment, comme marcher dans un aéroport, en Extrême-Orient, en visite pour la toute première fois, et se faire accoster par quelqu'un qui parle à peine anglais, mais qui cite vos paroles. C'est le plus incroyable. Je suis allée en Ethiopie, avec Oxfam [Ndlt : une organisation humanitaire], et nous traversions le désert en voiture, au milieu des champs de café, et ils essayaient d'expliquer [aux habitants] qui j'étais, et pourquoi j'étais là, et ils ont mentionné 'Thank You', et chacun d'entre eux s'est mis à chanter la chanson. C'était complètement dément. J'étais assise dans la voiture, à deux doigts de pleurer, parce que c'est dingue. Que la musique ait voyagé si loin, et être si bien accueillie où que j'aille grâce à mes chansons, c'est absolument dingue. Ce sont ces instants qui vous font réaliser que vous êtes allé au-delà de tout ce dont vous auriez pu rêver. Mais c'est ça, le pouvoir de la musique.
Le best of de Dido est en vente.
Traduction de Dido France. Reproduction interdite.